Fiche de Pourpre

[Pourprelame]

Nom: Pourprelame (surnom pourprounet, pour adri seulement :roll: )
Ancienneté: L'Antre Maudite (mon premier post!)
Grade: Potentiel Maître Kage(eh ouais, enfin )
Spécialités:


- Peut utiliser des techniques du Corps d'Ombre dont il est l'inventeur,

- Possède un œil d'ombre au stade 2

- Possède une grande vitesse

- Possède la faculté de changer la nature de son corps en ombre, ce qui lui offre une relative invulnérabilité aux attaques, et a développé une forme améliorée de ce corps d'ombre, l'Ombre de l'Âme.

- Un double de lui même, Lys, a reçu une lame et un dojutsu, en plus de contrôler un très puissant pouvoir défensif basé sur le silence et la douleur. (l'Oeil est actuellement ininvoquable)

- Techniques de taijutsu spéciales apprises par Loup.

Affinités:: Futon, Kage
Armes:

Elysio: Une épée antique faite d'ombre, elle commande aux forces du néant pour engloutir les attaques ennemies et plonger les adversaire dans le néant. Elle est habitée par le double spirituel de Pourpre, et sertie de quatre pierres aux pouvoirs distincts: Allusio (Pierre des Ténèbres Interieurs) Illusio (Pierre des Forces Spirituelles) Evanesco (Pierre des Plans Astraux) et la Pierre de Chakra, respectivement de couleur verte,bleue,rouge et blanche. Après avoir révélé à son porteur sa véritable origine, et le fait qu'elle était l'une des lames les plus puissantes de tous les temps, elle s'est enfuie en détruisant Aerya afin de récupérer son incroyable force. A son niveau, Pourpre n'a absolument aucun espoir de la récupérer, et contemple, sans pouvoir rien y faire, les ravages que commet sa lame renégate. (Actuellement disparue et inutilisable)

Aerya: Puissante lame ayant appartenu à l'une des plus grande combattante de tout les temps, elle contient l'essence élémentaire du vent, de l'eau et de la glace, et augmente donc l'efficacité des jutsus de ce type, tout en garrantissant une très puissante protection à son porteur contre ses trois éléments. Elle fut détruite par Elysio, qui s'en servit pour libérer son pouvoir et échapper à Pourpre. (Actuellement disparue et inutilisable)

Silence: Épée d'argent et de cristal offerte à Lys par le Maître du Silence. Aucun pouvoir ne lui est encore observée.




Techniques Futon:


Poing de Vent (Rang E) ©
Épieu de Vent (Rang E) ©
Aiguilles de vent (Rang E)
Bouclier de Vent (Rang E)
Saut vers la Lune (Rang E)

Les Pics aériens abyssaux (Rang D-E) ©
Les 1000 aiguilles explosives (Rang D-E) ©
Claquoir de vent (Rang D-E) ©
Grand Claquoir (Rang D-E) ©
Rafale de vent (Rang D-E)
Décharge de Vent (Rang D-E) ©
Onde de choc (Rang D-E)
Traître vent (Rang D-E) ©
Lame de Vent (Rang D)
Tornade (Rang D)
Pluie Torrentielle d'Aiguilles Explosives (Rang D) ©
Injection de Vent (Rang D) ©
Prison de Vent (Rang D-C) ©
Dragon de Vent (Rang D-C) ©

Claquoir géant (Rang C-D) ©
Salve de Dragons de Vent (Rang C-D) ©
Les 1000 ondes de choc (Rang C-D) ©
Prison Tornade (Rang C-D) ©
Bouclier Tornade (Rang C-D) ©
La Danse de la Tornade (Rang C-D) ©
Rasengan (Rang C-D)
Grand Rasengan (Rang C-D)
Sphère de vent (Rang C) ©
Magna onde (Rang C) ©
Le Vent disséminé (Rang C-B) ©
Sphère bouclier(Rang C-B) ©

Rasengan Suprême (Rang B-C)
Sphère Prison (Rang B-C) ©
Le Souffle du Dragon (Rang B-C) ©
Le Bouclier des 1000 Dragons (Rang B) ©
La Prison des 1000 Dragons (Rang B) ©
L’Etau de Vent (Rang B) ©
La Colère du Dragon (Rang B-A) ©
Les 1000 Dragons (Rang B-A) ©

Cero Magna Tornado (Rang A-B) ©
Maelström (Rang A-B) ©
La Grande Tornade (Rang A-B) ©
Raghnapunch (Rang A-B) ©
Evanescence (Rang A-S) ©
Maelström furieux (Rang A) ©
Ultime Maelström (Rang A-S) ©
La Lame Tempête (Rang A-S) ©
La Tornade de l’Enfer (Rang A-S) ©
L'Orbe de la Destruction (Rang A-S) ©

Futon: RasenShuriken (Rang S) ©
Les 1000 Dragons Infernaux (Rang S) ©
La Barrière des 1000 Dragons Infernaux (Rang S) ©
Le Vent Divin (Rang S) ©
Le Courroux Divin du Dragon (Rang S) ©
Futon: RashellSword (Rang S+) ©








Techniques d'Ombre de mon invention:

Frappe spectrale (Rang F) (nécessaire pour l’Ombre de l’Assassin) ©
Poursuite de l’Ombre (Rang F) ©
La transposition spectrale (Rang F) ©
Le Camouflage des Ombres (Rang F) ©

Ombre « prêtable » (combat en équipe) (Rang E) ©
l’Ombre de l’assassin (Rang E) ©
l’Etreinte de l’Ombre (Rang E) ©
L’Étranglement de l’Ombre (Rang E) © (pas de moi, mais version de moi existe aussi)
L’Ombre injectable (Rang E) ©
L’épée spectrale (Rang E) ©

La Manipulation des Ombres (Rang D)
Le Choc de l’Ombre (Rang D) ©
L’Hégémonie de l’Ombre (Rang D) ©
L’Embuscade de l’Ombre (Rang D) ©
Les Sables Mouvants d’Ombre (Rang D) ©

Multi ombre (Rang C) ©
La Survie de l’Ombre (Rang C) ©
L’Inversion des Ombres (Rang C) ©
Le Dôme des ombres (Rang C) ©
La Brume Spectrale (Rang C) ©
La Traîtrise de l’Ombre (Rang C) ©
Le Feu de l’Ombre (Rang C) ©
Le Bouclier de Brume (Rang C) ©
L’Absorption des Ombres (Rang C) ©
Les Molécules de l’Ombre (Rang C) ©
La Souffrance de l’Ombre (Rang C) ©


La Prison Ténébreuse (Rang B) ©
La Malédiction de l’Ombre (Rang B) ©
L’Ombre de l’Ombre (Rang B, Technique d’Elysio) ©
Trou Noir (Rang B) ©
Le Crucifix des Ombres (Rang B) ©
L’Orbe d’Affliction (Rang B) ©
Les Crocs Abyssaux du Néant (Rang B) ©
La Vitalité de l’Ombre (Rang B, Technique d’Elysio) ©
La Pluie d’Ombre (Rang B, Technique d’Elysio) ©
L’Etoile de l’Ombre (Rang B, Technique d’Elysio) ©
L’Enfer d’Ombre (Rang B, Technique d’Elysio) ©
1000 Epées de Lumière (Rang B) ©
La Main de la Lumière (Rang B) ©

La Reconversion de l’Ombre (Rang A) ©
Nova d’Ombre (Rang A) ©
La Danse des Reflets (Rang A) ©
Les Miroirs Célestes de l’Ombre (Rang A) ©
L’Etoile de l’Ombre (Rang A, Technique d’Elysio) ©

L’Asservissement des Ombres (Rang S) ©
Goutte de Chaos (Rang S) ©
ShadHell Punch, le Poing de l'Ombre Infernale (Rang S) ©






L'Aura de l'Ombre (Rang /, maîtrisé au cinquième niveau) ©
La Domination Spirituelle des Ombres (Rang /,maîtrisé au cinquième niveau) ©
Le Corps d'Ombre(Rang /)
Technique interdite de l'Ombre Absolue (prend la vie de l'utilisateur, inclassable) ©







rps:

Le Corps d'Ombre, début d'une vie
L'Ermite de la Montagne, Partie I: Le Départ
L'Ermite de la Montagne, Partie II
L'Ermite de la Montagne, Partie III
L'Ermite de la Montagne, Partie IV
L'Ermite de la Montagne, Partie V
L'Ermite de la Montagne, Partie VI
L'Ermite de la Montagne, Partie VII
Partie I, le Maître: Acquisition du Monde Intérieuret du getsuga tenshô
Partie II, Élysio: Acquisition du Kagegan
Partie III, Alya: Acquisition du Stade Trois, Fusion avec la Source Élémentaire
Partie IV, Clones: Entraînement et développement des Techniques Moléculaires, Acquisition du Cero
Partie V, Fuite: Affrontement avec Shiva, découverte et évasion de l'arène
Partie VI, Epreuve: Arrivée chez Alya, absorption du Poison de Savoir
Partie VII, Miroir: Passage de la Porte de Néant, acquisition de la Maîtrise Spirituelle
Partie VIII, Départ: Entraînement à la Seconde Peau, obtention de la Pierre de Chakra et du Maelström
Allusio
Illusio, version Pourpre
Illusio, Version Miroir
Illusio, Version Reflet
Découverte d'Aerya
L' Etoile de l'Absolu
Umbryans, Chapitre Premier: La Cité Ombre
Chapitre Second: Révélations
Umbryans, Chapitre Troisième: Apprentissage
Umbryans, Chapitre Quatrième: La Première Forme
Obtention d'Evanesco
Les Pouvoirs D'Elysio
L'Ombre du Silence, Prologue
L'Ombre du Silence, Partie I
L'Ombre du Silence, Partie II
L'Ombre du Silence, Partie III


Cibles:

- adri
- mes deux sensei



Principes: (Pour faire plaisir à jkj)



_Mon évolution et mes agissement sont les miens, pas ceux des autres.


_La grandeur des autres n'est qu'une infime partie de ma grandeur perrsonnel.


_Le respect d'autrui , le respect de la consicience et de la croyance est un point commun a moi et mon ame. Les opinions irrespectueuses ne sont pas les miennes.


_La franchise et la discussions ne sont pas des mots alignés sur des emotions , mais des émotions transmise de son ame a travers les mots...


_Je ne pense pas pour les autres , je pense pour moi .


_Le destin n'est qu'une belle boite de conneries...


_Si l'imagination n'existait pas alors je n'existerai pas."

Combats importants en attente:

jonx/trist vs moi:
adri vs moi (grades)
Petite suite du combat contre adri
Combat contre jonx (futon exclusivement)

Nom: Okugi, anciennement Pourpre.
Ancienneté: L'Antre Maudite (premier post)
Grade: Président du Jury aux Examens.
Spécialités:

- Détenteur du pouvoir des Couleurs

- Don pour le Genjutsu

Affinités::

Couleurs:

Ce pouvoir permet à Okugi d'employer les teintes des environs pour influer sur la réalité, sachant que chaque couleur possède son propre pouvoir et correspond à un type d'arcanes particulier. Ainsi, le Rouge sera synonyme de destruction tandis que le Bleu sera complice de protection... Un utilisateur expérimenté peut même entremêler les teintes pour en altérer subtilement les effets... Cette capacité offre un large panel d'actions puissantes et une efficace polyvalence.

Techniques:

Techniques Colorées:

- Bloody Gate, Umi Shoubyousuu [Rang S]
- Stony Gate, Sora Choozu [Rang S]
- Sunny Gate, Kankei Shizen [Rang S]
- Face in Down, Before World, Hyooshi Suishoo [Rang SZ]
- Face in Down, No Land, Joker [Rang inclassable, en voie d'apprentissage]
- Vegetal Gate, Touzoku no Jiyuu [Rang SZ]

Armes:

Techniques Taijutsu:

- Pas du Loup: Déplacement à grande vitesse en s'appuyant sur une seule jambe [Rang C]

- Pas dans le Ciel:Déplacement nécessitant une bonne maîtrise futon/chakra et une énorme concentration, permettant de se mouvoir dans les airs. [Rang B]

- Pas du Glas: Grâce à une manipulation de chakra qui sera tenue secrète ici, l'adversaire est ralenti tandis que l'utilisateur gagne beaucoup en vitesse. [Rang B]



Cibles/Objectifs:
- Vaincre Adri
- Vaincre Bado
- Vaincre Jkj
- Éradiquer le Bien
- Devenir Médecin

[Pourprelame]

Un papillon aux ailes argentées passa auprès de pourpre en laissant dans son sillage un fin rayon de poussière. Le soleil était à son zénith et ses rayons faisaient, comme à leur habitude, un travail remarquable. Au loin, le chant espiègle d’un oiseau retentissait…

La lame de pourpre chuinta en quittant son fourreau, puis il fondit sur sa proie. L’air se déplaça, il ressentit une vive douleur au côté droit, l’air fut d’un coup expulsé de ses poumons…

Il vrilla son corps et se releva, frappa une fois, deux fois, trois fois. Aucun de ses coups ne toucha son but, et il bascula, emporté par son élan. L’air frémit ; il eut l’impression que sa nuque explosait.

« double atémi du tranchant de la main gauche» pensa t’il juste avant de s’effondrer.

L’homme en face de lui posa sur Pourpre un regard ennuyé. En quatre jours de combat, il n’avait même pas eu besoin de dégainer son épée.

- Tu ne t’entraînes pas assez… Ce n’est pas bien.

Pourpre se releva. Il avait voyagé loin au delà de l’Antre afin de faire la rencontre de Loup, cet homme qui avait passé la porte du Corps et de l’Esprit, cet homme au taijutsu incroyablement puissant, si rapide que des armées étaient mortes sous ses coups avant que leurs cerveaux aient pu leur envoyer la moindre information… Un professeur parfait pour qui souhaitait améliorer son corps-à corps.

Les yeux de pourpre brillèrent de rage.

- « Je ne fais que ça, depuis mon arrivée à l’Antre… »

Loup parut réellement surpris.

- « C’est la vérité ? On peut dire que tu n’as absolument aucun talent pour cet art. J’ai très rarement vu quelqu’un d’aussi peu doué… Dans ce sens, tu es exceptionnel », s’amusa t’il.
- « …
- Je vois dans tes yeux que tu t’es astreint à un entraînement de taijutsu très difficile, et extrêmement rigoureux si l’on tient compte de tes limites. Tu devrais avoir atteint au moins un bon niveau, mais tu en es très en dessous. Cela veut dire que… Tu perds ton temps. Tu n’apprendras pas grand chose de moi en ce qui concerne le taijutsu… Si du moins j’accepte de te prendre pour élève, ce qui me semble compromis, vu ta performance… Seuls les génies m’intéressent, vois-tu, et… Tu en es l’exact opposé. Tu n’es pas fait pour devenir ninja.
- Je me suis trop avancé dans cette voie pour y renoncer.
- Sans doute… »

il s’avança à la lumière, et l’enfant put contempler ses yeux jaunes et dur, ses longs cheveux gris qui tombaient en rafales sur ses épaules, et ses dents saillantes et pointues. Ses traits donnaient une impression de sauvagerie qui, curieusement, embellissait ses traits. On aurait dit que la rage était taillée pour cet être. Pourpre recula instinctivement d’un pas. Le bras de l’homme bête fusa, sans que l’enfant ombre vit rien venir. La main griffue effleura délicatement son front, et la bouche du vieillard grandit le temps d’un sourire.

- « Dis moi… Combien de temps as-tu passé à t’exercer pour acquérir ton ancien Genjutsu Labyrinthique ? »

Pourpre réfléchit un instant.

- « Je l’ai obtenu tout de suite… Son acquisition n’a pas nécessitée d’entraînement particulier.
- Pourtant, c’était une technique puissante ?
- Oui… Ou voulez-vous en venir ? »

Le sourire de Loup s’élargit.

- Est-il normal, d’après toi, que ton niveau dans l’illusion soit le même que ta capacité au corps à corps, alors que tu ne t’es presque jamais exercé dans le premier et que tu passes de longs jours à t’épuiser pour améliorer le second ?
- Peut être que je suis plus doué en dissimulation qu’en bourrinage…
- Et pas qu’un peu, à mon avis. Tu es absolument nulissime en combat rapproché, en kenjutsu et déplacement rapides, mais… Je crois que tu as un talent fabuleux pour le gen.

Il fit un geste, et le réel ondoya. Pourpre se trouvait maintenant dans un paysage embrasé et chaotique, aussi désert que inhospitalier. Six traits de feu ardent fondirent sur lui.

La réalité revint… Pourpre regardait ses mains, hébété. Par réflexe, il avait paré de sa lame les trois flammes qui pouvaient le blesser physiquement… Les trois flèches ancrées dans la réalité. Les trois autres se dissipèrent dans un crépitement bleuté sans que l’enfant ait eu besoin de produire le moindre effort.

Loup sourit intérieurement.

Pour la première fois depuis des années, il acceptait un élève.


***

« Le Pas du Loup est une des deux techniques de déplacement que je t’apprendrai. Ce taijutsu de haut niveau demande un entraînement long et fastidieux –dans ton cas, très long et fastidieux. Avec cette technique, tu seras capable de te mouvoir extrêmement vite… Ce qui te sera nécessaire pour apprendre mes Danses. »

Loup projeta ensuite son élève dans une illusion ou ce dernier affrontait sa propre réplique en un match d’arts martiaux. La seule différence : le clone contrôlait parfaitement le Pas du Loup.

Pourpre ne repéra jamais son adversaire. Les coups portés étaient bien trop rapides pour être saisis par son œil, même en forme d’ombre. Tout au plus ne percevait t-il qu’une légère traînée floue. Il ne put absolument rien faire d’autre que de perdre.

Et c’était là un considérable euphémisme.

L’entraînement commença.


***

La lune rend son sourire à un homme bestial, et seul.

- Il est prêt…

[Pourprelame]

Pourpre esquiva d’un mouvement fluide, et roula sur le sol. Le trait d’énergie passa à quelques centimètres de sa peau. Il dévisagea son agresseur, surpris, notant ses yeux d’un bleu profond, ses cheveux flamboyants et hérissés, l’aura de pouvoir multicolore qui était comme un cocon autour de lui, et les deux ailes d’un blanc très pur, presque bleu, qui, formant une gracieuse cascade, cherchaient à percer le ciel dans son dos.

- Qui es-tu, Quincy aux ailes d’Anges ?
- Je suis Onige Jkj. Mais tu peux m’appeler Ailes d’Ange… C’est plus propre.
- …
- Tu as esquivé ?
- Bien vu. Où est mon sensei ?

Comprenant que l’autre ne lui fournirait pas d’informations de son plein gré, le lycéen sortit sa lame de son fourreau, décidé à les obtenir par la force. L’acier chuinta en trouvant le chemin de l’air.

- Le Pas du Loup !

Il s’élança sur l’étrange personnage, et tenta de placer un coup d’estoc. Il était bien plus rapide qu’autrefois, et ses coups bien plus puissants. Pourtant, l’attaque n’atteignit pas son but. Un réflexe surnaturel avait déplacé l’homme au moment ou le métal allait mordre sa chair. Pourpre frappa, de biais cette fois. L’autre esquiva de nouveau, puis fit siffler son poing presque avec nonchalance. Seule la grande vitesse que l’enfant avait récemment acquise lui permit de parer. Son bras s’engourdit sous la puissance du coup.

« il utilise du taijutsu de haut niveau… Si je n’utilise pas mes Danses, je suis mal. »

Il pointa sa lame sur son adversaire, sourit, puis disparut. Une voix étrange retentit de nulle part.

- Danse du pétale tombant sur la neige.

Cette simple phrase emplit curieusement l’espace de ses sonorités, envahissante. Son écho était partout, et ses mots, insidieux, accaparaient totalement l’esprit. Troublé, Onige cligna des yeux puis se prit la tête à pleine mains, réprimant un cri, et vacilla.

C’est le moment que choisit Pourpre pour attaquer. Le bras d’Ailes d’Ange se détentit si vite que l’enfant ombre n’eut pas le temps de bouger. Sa tête explosa sous le coup, puis il se dissipa dans un nuage de brume.

Un second Pourpre –à l’instar premier, il n’était pas un clone ; il n’aurait pas été si… humain, dans ce cas- surgit dans le dos de Quincy, et se fendit en utilisant le Pas du Loup. Onige sauta en l’air… Pour se retrouver face à une troisième réplique, qui semblait tomber des nuages.

- Le Pas dans le Ciel.

Le second Enfant des Ombres se volatilisa dans un claquement qui déchira davantage le silence torturé. Onige sentit son esprit se désintéresser du combat, et resta stupéfait.

Pourpre s’était appuyé sur l’air, et avait bondi vers lui, si rapide qu’il en était flou. malgré l’amoindrissement de ses capacités, l’être ailé plongea avec une réactivité foudroyante. Un trait de feu passa tout près de son corps, et une perle écarlate s’enfuit de son visage.

Pourpre souriait.

- C’était… Du genjutsu ?

Le sourire de l’Umbryan grandit.

- Peut être bien. Maintenant…

Son visage se ferma et devint froid comme la mort.

- Tu vas me dire ce qui es arrivé à la personne la plus digne de respect que je connaisse.
- Ou bien?
- Ou bien je me verrai dans l’obligation de te tuer.

Une veine palpita à la tempe de l’ange.

- Vraiment ?

L’enfant ne le vit pas bouger. Une sensation indéfinissable explosa dans son ventre, lacérant ses entrailles d’un feu amer.

Douleur… Honte… Manque d’air…

Pourpre s’effondra, les mains crispées sur son abdomen enfoncé par le coup. L’être –quel qu’il soit-, lui jeta un regard de mépris, puis se détourna.
L’élève resta à terre. Il voulait que celui qui était probablement responsable de la disparition de super le croie inanimé, et le laisse réfléchir un peu. Il ferma les yeux en poussant un gémissement de souffrance seulement à moitié feint, mais garda assez de conscience du monde qui l’entourait pour prévenir une tentative d’achèvement.

Bon. Résumé de la situation… Des bruits bizarres proviennent du laboratoire personnel du médecin. Rien de très inhabituel, jkj se livrait souvent à des expériences… étranges, le plus souvent à base d’alcool. Par contre, l’apprenti d’Alya était certain de ne pas délirer en affirmant avoir perçu des voix, des voix qui partaient de l’installation.

Ensuite… Jkj, disparu, et l’autre psychopathe sortait du labo. Pourpre n’en avait rien laissé entendre, mais il avait remarqué que le halô de force que Gueule d’Ange exhalait était fortement similaire à celui du maître des sceaux. Donc… Soit… Soit rien, en fait. Il était plus que probable que jkj se soit fait absorber, ou… Que la personnalité de l’autre ait pris le dessus.

Qui était Onige aux ailes blanches? Quel était son but ? Avait-il fait du mal au geek professionnel et chef du clan Yakusa ? Pourquoi ce dernier n’avait-il pas appelé à l’aide ? Autant de questions sans réponses…

Mais l’histoire ne s’arrêtait pas là…

[Pourprelame]

Onige s’approcha, et prit Pourpre par les cheveux. Celui ci réfréna sa douleur.

- « Je veux savoir trois choses. Pourquoi restes-tu par terre alors que tu peux tenter ta chance contre moi, qui suis le plus fort combattant de cet endroit, et qui tu recherches. Parce que c’est désagréable d’être accusé pour un crime que l’on a pas commis. Alors, je veux bien aller le tuer, pour que tu aies quelque chose à me reprocher. »

Il ne sait donc pas de qui je parle ?

- « Tu auras du mal, Ailes d’Ange…
- Puis-je savoir pourquoi, andouille ? »

Pourpre attendit quelques instants avant de répondre :

- « Tout simplement que l’ensemble des réponses à tes questions me concernent.
- Que veux tu dire ? »

Soit il est sincère, soit il joue bien la comédie… Je n’ai pas l’impression qu’il comprenne très bien ce qui me lie à cette histoire.

Il usa, par pure puérilité, d’un genjutsu pour cacher à Gueule d’Ange qu’il se relevait, et sentit monter en lui une intense satisfaction en voyant le regard hébété de son adversaire.

- Ce n’était pas qu’une feinte… Non. Qui que tu sois, tu n’es pas n’importe qui. Tu as réussi à me foutre à terre sans que je sache comment (on eut dit que prononcer ces mots avait été une épreuve pour Pourprelame.) Alors, tu dois forcément quelqu’un qui le connaît bien, voire même l’une de ses créations.

Une création qui a pris le dessus sur lui…

- « A qui ? A mon maître, bien sur. Cette personne la plus digne de respect en question. Superjkj. »

Une flamme s’alluma dans l’œil pâle d’Onige, mais le quincy le laissa poursuivre. Pourpre se frappa le front de manière un peu théâtrale.

- « Mais je t’ai répondu à la première question sans répondre aux autres, non ? Eh bien, c’est simple. Si je suis resté couché, c’était pour savoir qui tu étais, et trouver un moyen de t’avoir facilement. Il est clair que je n’ai pas trouvé. »

Un mince sourire fleurit sur le visage de l’Enfant Ombre. Il n’avait pas trouvé l’identité de l’être, mais… Question combat, il lui restait pas mal de cartes dans sa manche. Il reprit :

« Quant à la personne la plus forte de l’Antre ? Pour moi, y a pas photo. »

Ses yeux étaient, pour une fois, dépourvus de toutes traces de contradiction. Il fixa l’ange un long moment, et lâcha sa petite bombe.

« Y a pas photo… C’est lui. »

Cependant, il laissa volontairement sa phrase en suspens, pour amener l’homme à s’interroger. Ce dernier s’avança, ses ailes déployées derrière le corps.

- « Alors dis-moi, Pourprelame. Que dirais-tu de savoir mes capacités, à moi ? Et de déceler mon point faible dans mes attaques ? »

Pourpre resta imperturbable. Sous la barrière de ses émotions, il réfléchissait le plus vite possible.

Il connaît mon nom ? Il n’y a plus de doute… Il a une partie de la conscience de jkj… Il utilise le réiatsu… Son aura lui ressemble, mais son caractère est diamétralement opposé…

Pourpre prit le temps de mettre à plat chaque élément dont il disposait, de manière à être le plus objectif et précis possible.

Il n’est pas une création de mon sensei, il n’aurait pas cette façon de parler, sinon… La marque de jkj se refléterait dans son âme… C’est le cas ici, mais d’une façon qui diffère de l’habituel… Je pense que jkj et lui…

Il pâlit un peu. Son cœur manqua un battement.

… Sont frères.

L’évidence le frappait, à présent. Il étaient si semblables, malgré leurs différences, que le fait qu’il n’ait pas compris leur lien plus tôt en était risible.

Mais… Je pense qu’ils ont fusionnés… Lorsqu’il parle, j’ai parfois l’impression d’entrapercevoir le geek… Et généralement, les composants d’une fusion sont complètement opposés l’un à l’autre… Tout se tient ; Tout à l’heure, il a pris le dessus sur son frère… Depuis combien de temps cohabitent t-ils dans ce corps ?
Il réintégra la réalité, chancelant, et fut surpris de constater que Onige venait de matérialiser un arc via son reiatsu. Six flèches se matérialisèrent sur la corde tendue, vrombissantes de puissance contenue.

Pourpre resta immobile. C’était le moment de vérité… Jkj était un maître dans la manipulation de l’énergie, sans doute celui qui l’employait le mieux… Le degré de maîtrise de l’attaque du quincy balayerait ou relancerait ses derniers doutes. De plus, il se savait capable de parer lui même l’attaque, son corps d’ombre concentré en chakra constituant une protection honorable.

Il sourit.

Le choc fut au delà de ce qu’il attendait. Les flèches agrippèrent ses vêtements pour le plaquer violemment à un arbre, dont le bois se fendilla et émit un gémissement lugubre.

Pourpre remarqua rapidement que les traits qui l’emprisonnaient, en apparence peu dangereux, contenaient tant de chakra qu’elles en devenaient quasiment indestructibles. Seul quelqu’un possédant une pleine maîtrise de sa force spirituelle pouvait tenter un tel exploit, et Pourpre lui même n’était pas certain qu’il y serait parvenu.

Ses soupçons se révélaient donc fondés.

Onige Jkj posa sa paume glacée sur son visage, et ses yeux pétillèrent de roublardise. Ses dents blanches se dévoilèrent ; le sourire narquois de celui qui à trompé l’homme qu’il désirait abattre. Bizarrement, sa voix railleuse était plus grave, un peu sifflante… Sans doute cela venait t-il du masque de Hollow apparu sur son visage.

- « C’est dommage que tu fasses tant confiance en mon nom de jkj. Je crois que mon frère –tu crois vraiment que je ne vois pas ce que tu penses ? !- t’a corrompu dans ta façon de voir les choses. Mais… Je ne suis pas mon frère. Je ne me retiendrai pas.

Je m’en doute, abruti… pensa pourpre.

L’arc qu’il tenait doubla de volume. Une flèche rouge, que Pourpre devina meurtrière avant même de la voir, s’encocha sur la corde.

« Cero » se dit pourpre alors que la voix de Gueule d’Ange faisait écho à ses pensées.

Le trait fila vers lui, promesse de souffrance.

Tout se passa alors très vite.

Le Cero s’arrêta, puis disparut. Devant lui se tenait Yami Bado, imposant de pouvoir et de noblesse. Il jeta un coup d’œil à Pourpre, toujours paralysé par les rais bleus.

- « J’arrive à temps, on dirait ! »

Pourpre lui lança un regard de défi :

- « J’aurais pu m’en sortir tout seul, tu sais…
- J’en doute… Son attaque t’aurait tué sur le coup, même avec ton corps d’ombre.
- Comment ça ? »

Bado soupira ostensiblement, comme lorsqu’on est forcé de répéter une évidence à un petit enfant de quatre ans :

- « Un cero, c’est une grande quantité d’énergie expédiée vers l’adversaire. Une attaque de ce type regroupe, pendant son trajet vers sa cible, les particules spirituelles qui se trouvent sur son chemin et gagne en puissance, à la façon de tes anciennes Techniques Moléculaires. Ainsi… Un cero bien maîtrisé peut considérablement gagner en puissance, et devenir largement mortel même pour un combattant expérimenté. Par contre… - il marqua un temps d’arrêt, pensif- il est étrange que sa flèche ne se soit pas agrandi… Je suppose que son trait amasse les particules sur sa route, mais reste compact et précis dans le choix de sa cible… Redoutable. Ah, au fait… Contre lui, superjkj ne te sauvera pas.
- Je le sais bien… » s’agaça Pourpre. « Je vais me passer de lui. »

Il se tut. Onige fixait Bado avec la fureur du guerrier.

- « Intéressant… Peut être un adversaire à ma mesure, mieux que le menu fretin qui gigote sans pouvoir se libérer de mes flèches… »

Le sol explosa autour de Pourpre, qui sourit à son tour.

Il y eut un bruit sourd… Onige était à terre, une longue entaille barrant son abdomen. Pourpre s’avança, comme si les flèches qui le retenaient n’avaient pas existé. Son épée scintillait à la lueur des astres.

- « Je suis loin d’en savoir autant que vous deux sur l’énergie, mais… Je suis tout de même capable de concentrer la force de mon corps spectral aux points de contact avec les flèches, doublant ma résistance à ces endroits… De plus, tu me déçois un peu, Ailes d’Ange… Tu n’avais même pas remarqué que j’avais gardé mes poids lors de la première manche qui nous a opposés… Et c’est moi que tu traites de menu fretin ? Je dois t’avertir d’une chose : je n’ai pas le droit de mourir contre toi, car mon maître est le seul qui possède le droit de terminer mon existence… Il m’a fait une promesse, vois-tu. Que tu sois son frère ou non, il te tuera si tu attentes à ma vie… Si tant est que tu en sois capable.»

Un minuscule trait de respect cisela le visage du Hollow. Pourpre ne lui laissa pas le temps de répondre.

- « Au fait… Comment se fait-il qu’un Quincy dans ton genre détienne un masque d’origine Hollow ? Je ne m’y connais pas en shinigamis et autres arrancars, mais je sais tout de même que cela n’est pas normal. »

L’autre lui lança un clin d’œil amusé, et Pourpre tituba… Pendant un instant, il avait vraiment cru que jkj lui souriait… Mais ce n’était qu’une illusion.

L’Ange se détourna vers bado en lui faisant un joli sourire. Pourpre le laissa faire.

Son rôle dans cet histoire était terminé…

Ou pas ?

[Pourprelame]

La Fin du Silence

Un trou béant de noirceur qui avale le plongeur comme une gueule pestilentielle, pour le ballotter en tous sens. Des courants de pouvoir qui labourent les os et imprègnent la lumière de ténèbres. La sensation de tomber, tomber dans l’obscurité totale. L’air qui s’acharne pour glacer la peau et laisser des marques cuisantes.

Et puis, l’arrivée.

Pourpre se releva. Le sol était dur et froid, constellé de bosses anguleuses et irrégulières. Le ciel, martelé de rouge et d’ocre, était défiguré par sept astres, qui, au lieu de diffuser la lumière, semblaient l’absorber et l’épuiser. Un oiseau poussa une trille retentissante et s’enfuit dans les nuages décomposés. L’enfant dégaina sa lame, tendu sans trop savoir pourquoi.

Il était de retour sur la terre des Umbryans…

Et il venait chercher des explications.

Il s’arrêta pour accorder un regard à l’animal étrange, fusion d’un loup, d’un tigre et d’une licorne, qui sautillait en face de lui. Il contempla quelques instants un immense lac recouvert de cristal, seule chose à briller dans ce monde ou régnaient les ombres. Son cœur se prêtait volontiers à cette attente… Il était chez lui, sur ses terres d’origine. Il estimait avoir le temps et le droit de s’emplir des richesses de sa patrie.

Les sept étoiles d’ombre avaient drapé le monde de leur manteau de nuit lorsque Pourpre arriva aux portes de la Cité Ombre, ce chef d’œuvre de pureté et d’harmonie qui défiait les lois de la physique et de l’esthétisme pour exister, là, profane et sacrée, immortelle et éphémère.

Son visage s’éclaira.

Une immense porte de néant tourbillonnant, défiant les plus hautes tours d’Ombre par sa stature, projetait sur lui ses feux.

Il avança.

Sans faire attention à l’homme qui le surveillait, jusqu’au moment ou ce dernier s’adressa à lui.

- Arrête toi.

Pourpre ne laissa pas ses traits trahir la moindre émotion, mais obéit. Il n’était pas venu ici pour se battre.

- Ecarte toi.

- Tu n’as rien à faire ici.

- Qu’en sais-tu ? Je viens parler.

- Mais personne dans cette ville n’est disposer à t’entendre. Je suis le Gardien, chargé de repousser les indésirables.

Pourpre se durcit.

- Je ne tiens pas à répandre ton sang, tu sais.

L’autre ne rit pas, mais ne recula pas non plus.

- A supposer que tu y parviennes…

- Je vois… Pardonne- moi, mais il faut absolument que je voie quelqu’un ici.

L’aspect physique de Pourpre se modifiait à vue d’œil. Ses cheveux devinrent cristallins, tandis que ses pupilles s’embrasèrent. Un halô sombre encadrait son être, qui tournoyait comme la Porte qu’on lui refusait. Deux ailes délicates, presque diaphanes dans leur noirceur, crûrent dans son dos et se déployèrent.

Une importante quantité d’énergie obscure s’amassa autour de l’enfant. Il la modela en un instant pour lui donner la forme d’un monde de peur et de haine, qu’il dirigea sur l’inconnu. Tout fut détruit dans une vaste zone, à l’exception de la ville. Pourpre jeta un regard aux cendres de son ennemi.

- C’est la Nova d’Ombre… Une technique très puissante, qui me demande beaucoup d’énergie. Elle ne raccourcira pas ton existence. Je n’ai pas eu le courage de t’ôter la vie. Puisses-tu ne jamais plus croiser ma route, frère !

La fumée se dissipa ; Pourpre écarquilla les yeux.

Impossible.

Le Gardien le regardait. Sa peau, verte sous une couche d’ombre, était enterrée sous un amas d’écailles parcourues par un labyrinthe d’étincelles bleutées. Ses traits s’étaient affinés pour lui offrir un visage somptueux qui évoquait irrésistiblement celui d’un Dragon. Ses yeux fauves recelaient une rage si glaciale que Pourpre en fut terrifié. Des ailes noires ainsi qu’une queue longue et fourchue fouettaient l’air, dans son dos.

Le Gardien n’eut besoin de porter qu’un seul coup. Absorbé par le vide, il se dressa face à Pourpre avant que celui-ci ait eu le temps de réagir. Sa main fila droit vers la poitrine du lycéen, inarrêtable.

L’enfant ne put que contempler en spectateur impuissant, comme détaché du temps, son cœur qui explosait.

« Froid… »

Pourpre mourut.

***

Lys ouvrit les yeux après avoir pris un repos bien mérité, laissant à Pourpre le contrôle du corps qu’ils partageaient. Il se passait une chose anormale. Il comprit de quoi il retournait en baissant les yeux sur son ventre. Ce qu’il en restait, plutôt. Une mer de sang prenait forme sous lui.

« Merde… Qu’est-ce qu’il a foutu ? »

Il ferma les yeux un instant pour se concentrer, s’isoler… Il fallait agir vite. Dans sa tête défila le Silence, puis une idée germa.

Un rayon d’énergie d’une puissance incroyable déchira le firmament en milliards de cristaux bleutés, qui diffusaient chacun la lumière en un féerique ballet d’arcs en ciel… Un instant, les étoiles semblèrent si proche qu’on aurait pu les cueillir en étendant la main, puis les couleurs se frayèrent un chemin jusqu’à Pourpre, et s’éparpillèrent dans sa chair. Ses nerfs tordus se soudèrent, ses muscles gondolés s’aplanirent, le sang perdu regagna ses veines. La vie qui jaillissait de lui plongeait ciel et terre dans une lumière incandescente et chamarrée.

Pourpre ouvrit les yeux.

Il ne sentait plus la présence de Lys.

Seuls quelques mots flottaient dans les bris de l’aurore :

« Nous nous retrouverons… A bientôt, Pourprelame. »

Et le silence mourut sur la terre des ombres.

[Pourprelame]

Couleurs


L’enfant foulait la terre au hasard, tel un spectre, perdu dans le flot de ses pensées… Un flot tumultueux et amer qui embrumait sa peau et collait à ses songes comme une sombre gangue…

Il avait frôlé la mort.

Lys s’était sacrifié pour le sauver.

Il se prit la tête entre les mains, et gémit. C’est alors qu’un reflet incandescent retint son attention.

Le miroitement du soleil sur la pierre, ou… le bris d’un rayon sur le tranchant d’une arme ?

Le vent tourna, charriant des effluves lourdes de métal et de sang.

Pourpre se mit à courir.

Il ne doutait pas un instant que c’était après lui qu’on en avait. Il avait vraiment été aveuglé par les choses pour ne pas remarquer la multitude d’auras meurtrières qui se déclaraient au nord est, toujours plus nombreuses. Il en localisa d’autres, tout autour de lui, qui se mouvaient avec rapidité et expérience. Des professionnels. Il lui fallait une cachette, un endroit ou il pourrait préparer sa défense. Un refuge.

Il perdait inexorablement du terrain, incapable de savoir s’il était repéré. Il passa la nuit dans l’angoisse, perdu dans un monde qu’il connaissait à peine, sans repères. Ses muscles étaient saillants, ses traits tirés. Il guettait le moindre bruit révélateur, le plus petit signe d’une présence, hostile ou non. Il ne pouvait se permettre le doute. Sa vie –il le sentait au plus profond de lui même- en dépendait.

Il tua deux fois cette nuit là. Deux éclaireurs embusqués et imprudents. Le mauvais côté de Pourpre prit le dessus sous l’effet de la peur, répandant un nuage de sang et d’os aux alentours. Les deux hommes furent pris par surprise. Leur fluide servit à masquer le visage de l’enfant, lui conférant un aspect plus sauvage, austère. Le visage d’un traqué qui sait que ses chances de survie sont minces.
Au matin, caché dans les broussailles, il repéra un arbre étrange : ses feuilles semblaient suspendues dans le vide et formaient comme une couronne entrelacée au tronc. Chaque fois qu’elles filaient vers le sol, une rafale opportune leur rendait leur destin.

Pourpre grimpa aux branches hautes, faites d’une matière noire et luisante. Il se hissait avec l’assurance de celui…

Quelqu’un. Tout près.

Pourpre frappe. Sa lame traverse un corps couvert d’ombre. Un sourire carnassier se dévoile sous des yeux rouges d’enfer…

L’enfant n’eut pas le temps d’anticiper le coup. Il plongea de côté, se reprit sur une branche. Une douleur fulgurante explosa dans son épaule perforée. Du sang goutta sur une feuille immobile.

Une voix douce retentit, partant de la cime.

- « Et tu n’as même pas senti le piège ? »

La plante imbibée de rouge se colla à la peau du fugitif. Aussitôt, celui ci sentit que sa volonté l’abandonnait à une vitesse effroyable. Il savait qu’avec une technique de protection rapprochée, il aurait pu se débarrasser du danger, mais n’en voyait plus l’utilité. Tout lui paraissait si futile, désormais…

Une deuxième feuille s’accrocha à ses vêtements et commença à ramper sur son bras… Sa peau était lentement gagnée par des dizaines de végétaux filiformes et effilés, qui plantaient dans sa chair des milliers de crochets diffusant un terrible poison… Pourpre se sentait incroyablement détendu, détaché du monde, et regretta un instant toute cette vie si dérisoire et cruelle qui avait été la sienne. Il s’était tant battu… pour quoi ?

Un rire moqueur lui parvint dans une brume d’indolence :

- « L’Arbre Traceur est un des plus redoutables prédateurs de cette planète… Il attire sa proie en diffusant dans l’air un parfum très subtil, absolument indétectable : on croit se diriger vers la mort par hasard, alors qu’en réalité il nous y emmène… Le Traceur ressent chaque présence avec une acuité remarquable, et il est très attiré par les émotions… Il peut repérer son repas plusieurs heures avant que celui ci ne le croise. Ensuite, les feuilles se jettent sur la proie, et injectent leur suc dans les veines du condamné. Leur venin est un des plus doux qui soit, il relâche chaque partie du corps l’une après l’autre et ôte à sa victime l’envie de vivre, de se battre… Seul un Umbryan spécialement entraîné peut éviter les Traceurs, et réfréner ses émotions assez pour ne pas attirer les feuilles. Comme c’est bête… Si tu avais évité cet arbre, je ne t’aurais pas localisé. »

Pourpre n’écoutait plus. Il avait vaguement conscience qu’un signal avait été donné, que les tueurs fondraient bientôt sur lui… Il serait mort bien avant leur arrivée. Il n’était plus qu’une enveloppe vide aux chaînes perdues, qui errait sur le monde sans place et sans avenir… Ses yeux se fermèrent. Sa patrie serait finalement son tombeau.

C’est alors que les couleurs qui lui avaient donné la vie éclatèrent.

Comme soutenu par un filin invisible, l’enfant des Ombres s’éleva dans les airs, les yeux révulsés. Il était surplombé d’un arc en ciel majestueux, scintillant dans le clair obscur de l’aube. Sa peau, bariolée de milles traits chamarrés, laissait apercevoir ses veines bleuâtres. L’arc en ciel était maintenant sur lui, autour de lui, en lui, cape d’espérance et armure d’impossible.

Pourpre tendit la main.

Rafale d’énergie. Couleurs qui tombent, impitoyables punitions. Corps qui explose dans une gerbe de sang. Âme fauchée, jetée dans un cauchemar sans fin et sans issue. Consciences aux intentions mauvaises ou bonne, autour, qui sont soufflées comme d’éphémères flammes de chandelles.

Feuilles suspendues dans l’air qui s’apprêtent à débuter leur festin.

Pourpre fut emporté par le néant avant même de comprendre ce qui lui arrivait. Sur son bras, tel un joyau scintillant, les couleurs s’unirent en une promesse d’éternité.

Une éternité sanglante.

[Pourprelame]

Le Retour des Deux Ombres

Les tueurs étaient douze. Ils se mouvaient avec la rapidité des tigres et l’agilité des singes. Leurs lames souriaient à la lumière de la lune.

Ils repérèrent le garçon dès les premières minutes. Il était seul. Deux groupes d’Umbryans étaient dissimulés dans l’ombre, et l’observaient déjà. Ils adressèrent un simple signe de tête aux arrivants, puis reprirent leurs occupations.

L’enfant était vêtu sans ostentation. Ses mouvements étaient ceux d’un combattants entraînés. Rien dans sa posture n’indiquait aux assassins qu’il avait décelé leur présence.

Alors, ils attaquèrent.

Aucun d’eux n’avait fait jusqu’alors attention au fin nuage de poussière rose et grise qui se dilatait dans l’air diaphane, en de fines volutes de pierres broyées. Aucun d’eux n’attendait la mort, en tout cas pas la leur. Elle vint pourtant.

Ils réalisèrent d’abord qu’ils ne pouvaient plus bouger. Aucun jutsu mental n’eut raison de cet impotence, quelque fut sa force. Leurs membres se mirent simultanément à trembler tandis que leurs yeux se teintaient d’incompréhension.

Ce fut ensuite au tour de leurs esprits de s’atrophier; progressivement, comme les étoiles chassent le soleil, l’obscurité fit le vide dans leurs pensées. Ballants, ils ne virent même pas le garçon s’approcher avec un rire cruel. Pourpre s’approcha à l’oreille d’un des hommes, et siffla d’une voix doucereuse.

- Vous m’avez fait un magnifique cadeau, même si c’était sans le vouloir. Grâce à vous, je suis totalement libéré. Bien sûr, vous avez cherché à m’anéantir, mais je ne suis pas un ingrat. Pour vous remercier de votre aide si précieuse…

Il sourit étrangement, dévoilant une dentition pointue.

- Je vous tuerai sans plus prolonger vos souffrances.

Il y eut un flash de lumière rouge, et tout fut fini.


***

Le colosse considéra le messager qui lui faisait face, les yeux ronds. Il ne pouvait pas le croire. C’était impossible.

- Es tu certain de ce que tu avances ? tonitrua t’il.

- Il n’y a pas de doutes, seigneur. Les deux Ombre sont revenus, et pire que tout... ils se sont alliés.

Umbra, maître du Peuple des Umbryans, devint pâle comme un mort. C’était impossible.

Ombre.

Un combattant plus que légendaire, fondateur de la cité Umbra et de l’affinité qui portait son nom. Un guerrier aux pouvoirs inénarrables, qui avait entraîné le peuple dans une guerre fratricide ou ses partisans s’opposaient à tous les autres. A la suite de sa défaite, il fut exilé dans une autre dimension, un monde ou résidaient les êtres les plus dangereux qui soient.

Une lame, aussi, du même nom que son maître et créateur. Une arme terrible, tueuse extraordinaire, réceptacle de forces terrifiantes. Elle avait semé la mort dans des armées entières. Scellée, jusqu’à restreindre ces capacités à celles d’une vulgaire arme. Elle avait juré de se venger.

Et ces deux là étaient libres… Libre et ensemble…

Il lui fallait agir. Vite. Il abattit son énorme poing ganté sur une table de métal, et s’adressa au porteur de ces funestes nouvelles :

- Convoquez immédiatement toutes les unités d’élites disponibles et celles parties en mission pour former un corps composé de tous les guerriers capables de passer à la Deuxième Forme. Combien en possédons nous au juste ?

L’autre sortit, et revint en feuilletant un registre écorné par les ans.

- Voyons… Sur les presque neuf mille guerriers Umbryans que je totalise dans l’Empire, seuls… Cent soixante quatre sont parvenus à la Forme 2, soit moins de deux pour cent des effectifs.

Umbra grogna de dépit.

- Si peu ? Je m’attendais à un nombre plus élevé… Bref. Dès que vous aurez rassemblé ces hommes, je prendrai la tête du groupe pour en finir avec Ombre !


***

Pourpre était assis en tailleur sur le sol, pensif, ses yeux sombres porteurs de doutes et de demandes.

Un homme aux cheveux dorés était assis en face de lui.

L’enfant des ombres n’avait pas marqué la moindre surprise en le voyant. Il savait que cette personne était exactement celle dont il avait besoin, celle qui pouvait lui expliquer les événements récents.

Car cette personne s’appelait Ombre.

Son visage, presque infantile, contrastait complètement avec son regard vieux de temps innombrables.

Il s’assit, et attendit que Pourpre prenne la parole.


***

Les fourrés bruissent doucement, éclairés par de pâles striées incandescentes et éphémères. Une voix se glisse parmi les songes pour happer les esprits dans un tourbillon d’images soufflées comme des flèches.

Un enfant. Cheveux noirs, yeux de nuit, bouche cruelle. Corps d’ombre.

Un jeune homme. Cheveux d’or, yeux de mort, bouche insondable.

La voix se teinte d’une pointe d’effarement.

- Ils… Se sont rejoints… Le pire est arrivé…

Le chuchotement provient d’un homme squelettique et décharné, dont les gestes sont emprunts de sagesse. Les nombreux guerriers dissimulés partout autour de lui, cachés dans les frondaisons, embusqués dans les nuages, le considèrent d’un œil ou la crainte le dispute au respect.

Il est le Gardien de la Cité d’Ombre. Le guide.

Son bras se lève ; les guerriers bondissent sans bruit, tels des traits de volonté pure, vers leur cible.

Ignorant que leur destin s’est mis en marche…

[Pourprelame]

Ombre s’assit face à son ancien élève. Sa voix s’était faite indéchiffrable.

- Cette force que tu as observé en toi récemment… Elle te vient de Lys, et de son sacrifice à ton égard. Un ultime cadeau, en somme…

- Quel est la nature de ce pouvoir ?

Le légendaire tueur posa son doigt fin sur le poignet de Pourpre. Là, les couleurs s’entrecroisaient, translucides et mystérieuses, en de sibyllins rubans d’énergie.

- Ces couleurs… Ce sont elles, la source de ta nouvelle force. Tu devras les dompter pour parvenir à…

- Non.

Pourpre s’était levé. Avait pâli.

- Non. Je ne pourrai pas dominer ce pouvoir. Lorsque j’ai anéanti les escouades qui me poursuivaient… Je n’était plus moi même… J’avais complètement perdu le contrôle de mon être. Je ne pouvais plus rien faire.

Il tremblait. Ses yeux étaient plus sombres que d’ordinaires.

- Je suis incapable de maîtriser cette force, je le sais. Elle est bien trop puissante. Infiniment trop puissante.

- Je crois surtout que tu as peur.

Le visage d’Ombre était indéchiffrable. Comme toujours.

- Lorsque tu as tué tous ces hommes… Tu t’es repu de leur sang et de leurs entrailles.

-…

- Les ténèbres enfouis en toi sont totalement remontés. Ce n’est pas les couleurs que tu crains, mais eux.

-…

- Parmi les combattants du mal, tu as toujours été le plus indulgent. Bien que tu tentes de faire croire le contraire, tuer te révulse, faire du mal aux autres ne te procure aucune satisfaction.
- Et… Alors ? demanda Pourpre sur un ton qu’il espérait plein de défi.

- Et… Tu es quelqu’un d’incroyablement maléfique. A l’image de ton rival adrien, tu te mens en négligeant les forces que pourrait t’offrir la haine si profonde que tu portes. Tu n’as jamais laissé ta vraie nature crever la surface de tes émotions, pourtant… Tu compte certainement parmi les âmes les plus corrompues entre tous les univers, et tu le sais.

- Oui. Par contre, je refuse de laisser cette facette de ma personnalité se montrer.

- Alors… Cette force n’est pas pour toi, conclut Ombre avec tristesse. Tu resteras faible, obstiné à grappiller quelques miettes de pouvoir dans des techniques étriquées, et misérables.

Il posa la main sur le front de son élève. Aussitôt, un torrent d’images l’assaillit.

- Le double que tu as laissé à l’Antre … Tu le vois ?

Lorsqu’il partait en voyage, Pourpre avait pour habitude de laisser dans l’arène une réplique exacte de lui même, histoire de continuer l’entraînement. Ici, on la voyait dévorée par des torrents d’encre.

- Shatora ? ! Il est revenu à l’Antre ?

- Et apparemment, il possède un nouveau pouvoir. Ton clone n’a eu la vie sauve que parce que shatora l’a décidé.

- Si ce bunshin avait plus forcé sur la Réversion des Ombres, il aurait survécu.

- C’est vrai.

- Tu crois toujours que tu n’as pas besoin de pou…

Il s’interrompit. Un brasier de haine illumina un instant son faciès.

- Attends moi ici.

Il disparut dans un éclair de néant. Des alentours, bientôt, des hurlements s’élevèrent.

Puis se turent.

***

Je suis un membre de la Sainte Garde des fils de l’ombre, corps d’élite absolue ayant pour mission de protéger les têtes couronnées du pays. J’ai suivi dès le plus jeune âge un entraînement intensif qui a fait de moi une parfaite machine à tuer, et l’un des rares à atteindre la Seconde Forme. J’ai toujours combattu par honneur et par fierté pour ma patrie. Je n’ai jamais connu la défaite.

Il y a peu, on m’a affranchi de ma mission en cours. Mon nouvel objectif est l’anéantissement d’un criminel mortellement dangereux, dont la tête est mise à prix à une somme qui dépasse l’imagination. On m’a associé à d’autres guerriers chevronnés, tous membres de telle ou telle bande redoutée sillonnant les régions. Parmi ces gens, il se trouve des malfrats célèbres et recherchés, que, d’ordinaire, j’aurais capturé sans plus attendre. Je n’en ferai rien aujourd’hui.

J’ai besoin de leur force comme ils ont besoin de la mienne. Car l’alliance est la seule force de survie qui nous reste.

C’est les yeux tournés vers l’avenir que je me rue vers Ombre.

Je l’entends murmurer. Une incantation. Il disparaît. Vitesse incroyable.

Coups qui portent.

Lame qui brûle.

Corps qui tombent.

Tour à tout, chacun des membres de l’escouade tente de lui porter une botte, une technique. Aucune ne l’atteint. Il est toujours là ou son adversaire n’est pas, son arme file, toujours fatale.

A côté de moi, un mercenaire réputé tombe. Son corps est lacéré de partout. Ses yeux déjà sans vie me lancent un avertissement muet, je me retourne…

Trop tard. J’ai à peine le temps de voir une lame maudite filer vers mon cœur, de sentir mon corps d’ombre exploser. Je tombe. Ma dernière pensée sera pour la vie que je n’ai pas eu.

Les corbeaux, immondes pilleurs de tombes, accourent déjà sur la lande teintée de sang.


***

Ombre était revenu en silence. Pourpre avait noté sa lame, dégoulinante. Il avait voulu s’en emparer, avait renoncé. Son porteur actuel était bien trop fort. Cette lame qu’il avait un jour touchée lui était inaccessible. De plus, il devinait en elle un pouvoir immense. L’herbe sur laquelle reposait le fer se flétrissait, et cramait à vue d’œil. Les arbres les plus lointains eux mêmes perdaient leurs feuilles et leurs branches, parcourus par les formidables ondes de pouvoir néfaste que diffusait l’épée au repos.

Pourpre n’avait pas oublié que l’objet de ses convoitises l’avait tué. Terrassé par son incommensurable puissance, il était mort sans avoir eu le temps de le réaliser. Ramené à la vie, il se savait incapable de se saisir d’Élysio. Il devait attendre d’être plus fort.

Il prit la parole.

- Cette puissance que vous m’offrez… Vaut elle la peine que je sacrifie la part de bien qui est en moi ?

Ombre eut un sourire, puis dit :

- Je vais te montrer.

Il posa alors sa main sur la garde ouvragée de celle qui portait son nom, Pourpre l’imita.

- Élysio te projettera dans un monde ou la réalité de cette dimension n’a pas de prise… Un monde ou tu affronteras ton futur possible. Un monde ou ton adversaire sera toi, mais toi ayant accepté les couleurs.

Il regarda son disciple droit dans les yeux.

- Ce n’est pas un genjutsu. Si tu meurs, ton corps mourra également. Tu connaîtras alors le pouvoir qui s’ouvre devant toi, mais ton être tel qu’il est maintenant ne pourra jamais en profiter. Une défaite serait à la fois la mort et la naissance de Pourprelame… Tu devras te battre pour ta vie, car si tu te laisses mourir, tout tes souvenirs disparaîtront à jamais.

- Si je suis battu… Je perdrai mes pouvoirs actuels au profit de nouveaux ?

- Tu perdras le fruit de tout ce qui t’es arrivé jusqu’ici, éxcepté ceux de ta rencontre avec Loup. Ton arme, tes techniques, tes yeux, ton vent, ton ombre… et une partie de tes souvenirs.

- Mon ombre… Aussi ?

- Oui, répondit l’autre.

Il articula soigneusement chacun de ses mots. Un destin se jouait.

- Iras- tu affronter ton destin dans ce monde ?

[Pourprelame]

Le Début de la Fin.

C’était le début.

Pourpre se tenait en face de lui même. C’était le noir, dans ses pensées, dans son âme. Il jouait son destin, et il le savait.

il était calme. Les pulsations régulières de son cœur pulsaient avec force dans sa poitrine. Son adversaire tenait un bâton, sombre et effilé. Il l’observa un moment, puis bondit. Une lame d’énergie à la main.

L’ennemi –il disait s’appeler Sylys, et son physique, comme son nom, rappelait le disparu.- para le coup d’un mouvement ample de son long morceau de bois, qui se mit à luire d’une lumière rouge, puis fendit l’air. Pourpre bondit de côté et esquiva. Un trait de feu s’envola de son visage.

L’heure n’était pas aux interrogations. L’épée de Pourpre s’illumina d’une traînée bleue : c’était le Pas Ardent, une technique meurtrière mais lente. Il la combinerait avec le Pas du Souffle, technique fluide faite pour frôler. Un simple contact étant mortel, l’issue du match était toute tracée… L’enfant des Ombres décida de sortir le grand jeu : il laissa son chakra s’infuser dans la terre par vagues à partir de ses pieds, pour fonçer dans toutes les directions. Cette attaque lui offrirait une vélocité accrue, tandis que l’adversaire serait attiré vers le sol, et alourdi.

Il s’élança, son arme décrivant une courbe parfaite pour…

Un flash jaune.

Sylys s’élance. Encore plus rapide que Pourpre, car il utilise un sort que ce dernier a dédaigné. Il est censé tomber, il est censé être lent… Il est tout le contraire, et vole, semeur de mort. Son arme vient taquiner la jambe de son ennemi.

Éclair rouge.

Le jeune Umbryan titube ; une plaie profonde jusqu’à sa hanche. Il a pourtant esquivé, il en est certain. Visiblement, le combat à distance serait préférable.

- Très bien.

Les mains des deux opposants partirent invoquer les sorts comme quatre flèches de volonté pure. Les voix des deux assaillants s’entremêlèrent, cris de haine et de mort.

- Goutte de Chaos, version magna !

- Face in Down, Blue World : Stone!

Deux comètes, l’ombre et l’original, se dirigèrent sur l’endroit dans un fracas de fin du monde. Bien que leur taille soit ridicule comparée à de véritables météorites, leur envergure était énorme et elles dégageaient une aura de puissance impressionnante. Pourpre sourit.

- Fusion des Ombres.

Les deux astres se réunirent en une seule, bien plus menaçante. Syl les contempla sans bouger, puis leva son bâton, qui se révéla prolongé par de longs filaments soyeux et noirs comme la nuit.

Un pinceau. Le bâton était un pinceau.

Nouveau flash. De bleu.

Lentement, comme une lèpre, la puissance des couleurs se répandit dans le jutsu de Pourpre. Celui ci hoqueta ; l’ombre s’était changée en pierre. Bien que son aura de force ait disparue, elle n’avait pas dévié de sa trajectoire. Sa masse suffirait à réduire sa cible à l’état de bouillie carbonisée.

- Face in Down, Yellow World : Sun.

La météore explosa dès que les mots furent prononcés. Ses fragments s’éparpillaient déjà, mais les mots de Syl les retirent avec une efficacité remarquable.

- Face in Down, Red World : Fire.

Flash. Couleur sang. Sous les yeux de Pourpre, les morceaux épars de ce qui avait été son espoir de victoire devinrent de fines lances de flammes… qui fondirent sur lui.

« Je n’ai pas le choix… Je dois recourir à cette technique, même si ma réserve de chakra va s’épuiser… »

Futon : L’Envol du Dragon.

La voix de l’Umbryan n’avait jamais été aussi calme. C’était sa chance.

Le vent mugit.

Lentement, un immense Dragon apparut.

Ses yeux étaient faits de braises. Sa queue mortelle tranchait le ciel plus qu’elle ne le parcourait. Ses dents étaient aussi longues qu’un cimeterre, et plus aiguisées…

La formidable bête prit son envol, ouvrit la gueule. L’intégralité des aiguilles de feu s’y perdirent.

Sylys ferma le poing.

Le monstrueux prédateur s’arrêta à quelques mètres de lui, et poussa un long feulement de douleur. Les épines de feu s’étaient fichées par milliers dans sa chair aérienne. Dans un hurlement de désespoir, le monstre ouvrit sa gueule pour cracher un nuage de flammes blanches sur son bourreau.

Le pinceau jaillit. Arc de cercle flamboyant.

Flammes tranchées.

- Style Odori Yume, Danse de la Perdition.

La voix de Pourprelame s’était élevée, haute et claire. Il se décidait maintenant à employer le plus puissant de ses sorts d’illusion, ou la cible est jetée dans un monde ou elle ne connaît rien, ou tout n’est que ténèbres et obscurité sans limites. Le sort allait prendre effet d’un instant à l’autre.

- Face in Down, No Land, Joker.

Les trois couleurs que Lys avait invoquées durant le combat se joignirent. Le soleil, le feu et la pierre se liguèrent pour atteindre les étoiles.

L’irréel explosa.

Pourpre resta pantelant… C’était impossible.

Il ne pouvait pas y avoir un tel écart entre eux deux. Illogique.

Il s’était tellement battu pour en arriver là…

Le bâton fila vers son cœur.


C’était la fin ?

[Pourprelame]

La Mort de l’Ombre

Souvenirs… Souvenirs d’une voix qui monte, brumeuse, pour s’éterniser dans les filaments du libre arbitre… Souvenirs d’un silhouette qui s’éloigne dans le petit matin… Souvenirs des premiers combats, des épreuves, des amitiés et des sourires… Souvenirs des mains tendues et des poings fermés, souvenirs des voyages…

Souvenirs.

Douleur.

Un flot écarlate imbibe la tunique de Pourpre.

Il a mal. La tige que Lys empoigne a percé son épaule. Un froid intense est en train de monter en lui.

Il sait qu’il devrait se battre. Pour ce qu’il a été et ce qu’il pourrait être. Mais il n’en a pas la force… Il ne l’a plus. Souvenirs.

Les amitiés qui se tissent par morceaux… Les rires qui vont chercher dans les cieux leurs nuages… Les séances d’entraînement, impitoyables et cuisantes… Les flammes qu’il a fallu traverser pour grandir, l’horreur qu’il a fallu surmonter, la mort qu’il a fallu répandre… Pour aller plus loin, juste un pas plus loin. Se battre. Encore. Toujours.

Il se sent disparaître, il tombe… Son âme est aspirée. Il sent vaguement sa peau qui palpite, ses jambes qui cèdent, sa tête qui brûle, sa langue qui bat sur son palais… Il sent toutes ces choses comme des cadeaux sans prix. Rempli de vide, il n’a l’orgueil que d’une seule certitude :

Il le sait.

Il le sent.

Il va mourir.

Dans un râle, il revoit une dernière fois certain visages… Certaines étoiles qui l’accompagneront au delà de la mort…

Ses amis.

Une deuxième certitude vient remplacer la première :

Il ne mourrait pas en attendant la Faucheuse comme on attend à boire.
Il ne mourrait pas en glissant lentement vers l’outremonde.
Il ne mourrait pas en fuyant ses principes et ses dogmes.

Il mourrait en se battant, de la main de son adversaire, le froid d’une lame jeté dans le ventre.

Comme un Antreux.

Pourpre se redresse. Fier. Hargneux. Des ailes belles comme deux perles de nuit et d’étoiles se déploient dans son dos. Ses lèvres s’étirent en un sourire meurtrier, et des crocs d’ivoire croissent à leur bout. Le néant dévore la lumière dans on cœur et la haine remplace la raison dans ses yeux. Sa lame s’illumine, et vibre de défi, poussant un hurlement si puissant qu’un instant les dimensions reculent, presque avec respect. Elle est prête.

Prête à mener sa dernière danse.

Lentement, le néant s’empare du monde et le plonge dans une obscurité sans fin.

Jamais l’ombre n’avait été aussi belle.


***

Pourpre sourit.

Le corps de Syl est couvert de blessures. Son regard est vitreux, il tremble de douleur en serrant ses membres tuméfiés.

Pourpre s’est battu.

Il essaye de juguler le sang qui coule de chacune de ses veines percées. Il essaye de retenir l’impossible, comme un vieil ami à qui l’on demanderait une faveur, une dernière, pour gagner encore quelques secondes.

Il sourit encore. Ferme les yeux. Adresse une muette prière à tout ce qui peut se rapprocher d’une grande chose. Son sourire s’élargit, porteur d’un bonheur on ne peut plus immense…

Puis, doucement, alors que le printemps dégèle les cerisiers, alors que l’eau coule à flots dans la rivière, que l’ombre s’illumine et que la lumière sombre, Pourpre meurt.

Dans le ciel, rêveur, un rire éternel se met à flotter…

[Pourprelame]

« Observe et sens en toi, cette mort paisible par la flamme blanche… »

Le trait partit, flottement pur et aérien dans les limites de l’existence. L’enfant à qui la mort était destinée sourit.

Il était un clone, laissé à l’Antre pour s’entraîner tandis que le véritable Enfant des Ombres voyageait. Le Quincy ne s’était rendu compte de rien, ou il avait feint de le faire, mais le visage de son opposant s’était illuminé d’une joie immense au moment ou l’arc apparaissait.

L’original était revenu.

Il avait changé. Gagné en puissance et en tempérament. S’était aigri.

Avait tué ce qu’il était auparavant pour se grandir.

Et maintenant, il s’apprêtait à se grandir, encore.

Pourpre avait offert au monde un dernier rire. Ouvert une dernière fois ses yeux profonds. S’était doucement empli du champ des oiseaux. Avait lancé un dernier regard vers une silhouette aux ailes blanches entourée de lumière.

Puis, lentement, il avait disparut.

Gangrené par les nouveaux possibles qui l’attendaient.

La flèche fila droit, mortelle conscience d’une union fatale. Elle n’atteint pas son but.

Une explosion de pureté l’avait réduite en cendres, et calciné une bonne partie du sol. Dans l’œuf des forces se dressait un garçon fin et musclé, aux yeux d’un gris si froid qu’il donnait envie de se rouler en boule, et de disparaître. A jamais. Le garçon sourit ; ses cheveux blancs battaient follement sur ses épaules, tombant sur un glyphe baroque de feux entrelacés qui découpait sa gorge.

- Je suis Okugi.

Il regarda autour de lui avec attention, comme un enfant qui découvre le monde et qui comprend les infinis qui peuvent s’y jouer. Il avait souri une nouvelle fois, noté la présence de l’Ange qui le regardait.

- C’est toi… Mon adversaire ?

Sa voix manquait d’assurance, il en était encore à ses premiers pas. Celle d’Onige était inflexible.

- Où est passé l’autre con ?

Une étrange lueur passa dans les prunelles gris cendre de l’adolescent.

- L’autre con ? Il est mort.

- Ah.

Difficile d’être plus laconique avec autant de questions à poser.

- C’est toi mon adversaire ?

Voix un peu enfantine. Promesse de sang.

- Oui.

Réponse brève. Annonce de lutte.

- Seele Schneider.

Une flèche fuse. Tête d’épée, engin de mort, silence. Force en marche.

- Face in Down, Red World : Fire Shout.

Le tatouage sur la peau d’Okugi palpite. La terre s’embrase, des volutes de flammes partent en sifflant se perdre dans les naseaux des arbres. Une gerbe de feu jaillit, immense. La flèche transperce le tourbillon, mais pique du nez et se plante dans l’herbe. L’archer encoche une nouvelle fois.

- Gran Rey Cero.

Une cataracte d’énergie au diamètre imposant fissure les pierres qui volent en éclats. La chevelure des deux adversaires dressés s’élève sous l’effet du pouvoir qui s’abat. Le glyphe scintille de plus belle. Le faciès ciselé de l’adolescent s’avilit, souillé par une joie sadique.

- D’accord… J’utilise ma vraie puissance.

Stony Gate, Sora Chozou.

Un flash bleu capture les ombres figées, et s’étend jusqu’à la nuit. La cascade d’énergie se fissure, stoppée par l’ascension de l’étrange jutsu qui lui fait face.

Quelques mots confiants percent le silence bafoué comme un couperet.

Bloody Gate, Umi Shoubyousuu.

Le feu tombe, de nouveau. Il est plus puissant, plus ravageur, plus meurtrier. C’est une tornade en mouvement qui prend sa source aux pieds d’Onige. Les alentours explosent littéralement sous le choc. Pourtant, une sentence de peine parvient à s’extirper du brasier en fusion.

- Quintuple Seele.

La destruction recule, comme à regret, après avoir léché les bottes des étoiles. L’environ pousse un dernier râle d’agonie.

Onige est debout. Indemme.

Devant lui, cinq de ses flèches épées resplendissantes de noblesse et de grâce, ayant pris la forme d’un somptueux pentagramme, achèvent de se désagréger.

Gueule d’Ange sourit.

- Pas mal, ce combo… Tenter d’infiltrer mes membres avec ton Bleu paralysant pendant que mon attention était détournée par mon Cero bloqué pour me balancer ton attaque… Tu es loin d’enchaîner les attaques avec la virtuosité de jkj, mais si je n’avais pas une telle maîtrise de mon énergie et de mon corps, j’y aurais laissé des plumes.

Une quantité incroyable d’énergie était en train de s’assembler autour de son arc. Pourpre frémit. La fine entaille cascadant sur le masque de Hollow du mystérieux personnage se résorbait à vue d’œil. La prochaine attaque serait sans comparaison avec les deux autres… Le frère du chef Yakuza sourit.

- Ce combat m’ennuie… de plus, il n’est pas le tien. Je vais en finir.

Une armure de cristal au delà du temps se forma sur le corps de Pourpre. Son coup semblait flamber de puissance contenue. Il allait employer toute son énergie, et ses deux techniques les plus puissantes. Après, il ne pourrait plus faire un geste, ne serait même pas certain de respirer correctement. Si l’autre pouvait encore bouger…

- Face in Down, No Land, Joker.

- Zorya, Esprit du Sang, je t’appelle.

La flèche partit à une vitesse impensable, ligne de force puisant sa réalité dans l’achèvement d’un acte.

Derrière elle, une créature indéfinissable, comme si elle échappait à toute les lois connues, se profilait.

Les couleurs bondirent, l’armure de cristal s’illumina. Le Tueur d’Ombre eut l’impression que son ventre s’arrachait tandis qu’un feu de puissance s’abattait partout sur l’arène.

« Couleurs pas assez rapide pour tout parer…Ont pu frapper ?»

Il bascula en arrière. Sous lui, une énorme flaque sombre se formait.

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